Inclusion Body Desease (IBD)

L’IBD : Inclusion Body Disease ou Maladie des corps d’inclusions

D’après le « Guide pratique des Maladies des reptiles en captivité » - Lionel Schilliger – Editions MED’COM.

Le terme de « Maladie des corps d’inclusions » est la traduction littérale de « Inclusion Body Disease », le nom donné Outre-atlantique à une maladie virale très répandue à travers le monde, affectant, semble-t-il, principalement les boïdés et caractérisée par la présence, dans la plupart des tissus de l’organisme, d’inclusions intra Cytoplasmiques éosinophiles assez caractéristiques.

Etiologie

 
La maladie des corps d’inclusions (communément appelée IBD, l’abréviation de Inclusion Body Disease) est provoquée par un virus de la famille des Retroviridae mesurant de 90 à 120 nm de diamètre. Le mode de transmission de ce rétrovirus est inconnu à ce jour, mais pourrait se produire par l’intermédiaire d’arthropodes hématophages tels que le célèbre acarien Ophionyssus natricis. On suppose que toutes les sécrétions de l’organisme sont contaminantes (sang, selles, urines, sécrétions respiratoires, sperme…)

Les boas semblent jouer un rôle de réservoirs vis-à-vis des pythons. On a longtemps considéré que seuls les boïdés pouvaient être affectés par cette maladie mais il semble qu’elle puisse également concerner des vipéridés (Bothriechis marchi) (Raymond, 2001).

Symptomatologie

 
La durée d’incubation de l’IBD est inconnue à ce jour. Les pythoninés semblent beaucoup plus sensibles à l’égard de ce virus que les boas. Ils présentent généralement des signes cliniques au cours des deux semaines qui suivent l’infection, alors que les boïnés peuvent demeurer porteurs asymptomatiques pendant plusieurs mois avant de développer des signes cliniques. Les pythons présentent rapidement des troubles neurologiques centraux (myoclonies, troubles de l’équilibre et du positionnement dans l’espace, circonvolutions du corps « en spirales » et opisthotonos) tandis que chez les boïnés, cette virose se traduit souvent, dans un premier temps, par des régurgitations chroniques, suivies bien plus tard de symptômes nerveux qui apparaissent en phase terminale. Parfois, seuls les troubles du comportement et de l’extériorisation de la langue sont observés en tout début d’évolution de la maladie. Chez les pythons et les boas, diverses infections opportunistes (stomatites, pneumopathies, entérites…), septicémies (ex : ostéite déformante) et des néoplasies lymphoprolifératives ou sarcomateuses peuvent être associés à l’IBD (Schilliger, Selleri, Frye, 2004, Sous presse).

 

 

Diagnostic 

 
Clinique :


Il repose sur la constatation de symptômes fortement évocateurs chez un serpent particulièrement prédisposé (boa ou python) : parésie d’une partie du corps, déviation du port de la langue, tremblements, troubles de la constriction, convulsions…etc.

Différentiel :


L’IBD doit être différenciée, par élimination, de toutes les autres causes possibles d’encéphalopathies.

Histologique :
Le diagnostic de l’IBD repose essentiellement sur des examens anatomopathologiques. La première étape qui succède au diagnostic clinique consiste à rechercher la présence de corps d’inclusions dans le cytoplasme des globules rouges sur frottis sanguin. Ces corps d’inclusions sont entourés d’un halo clair. Si cette première recherche s’avère positive, l’euthanasie est recommandée pour éviter la transmission du virus à d’autres serpents. Si la recherche cytologique est négative avec des signes cliniques fortement évocateurs d’IBD, des biopsies d’organes doivent être pratiquées pour tenter de mettre en évidence les corps d’inclusions. Il est ainsi possible d’effectuer, chez les boïdés, des biopsies per-endoscopiques des « amygdales oesophagiennes », de multiples petites structures lymphoïdes de forme discoïde, réparties ça et là le long de la muqueuse oesophagienne (Innis, 2002). L’examen histologique de ces tissus semble être d’une grande sensibilité. Sinon, le pancréas, bien que difficile à localiser et à prélever, est le seul organe, à part l’encéphale, qui offre statistiquement 100% de chances de retrouver des corps d’inclusions à l’examen histologique (…). Une biopsie de foie ou de rein, beaucoup plus facile à réaliser qu’un niveau du pancréas, est fiable à 70%, une biopsie de l’estomac à 30%.

Sérologique :


Des tests sérologiques sont actuellement à l’étude aux Etats-Unis.

Thérapeutique
Il n’existe, à ce jour, aucun traitement de la maladie des corps d’inclusions. Le pronostic de cette infection est fatal et l’euthanasie est fortement recommandée si l’animal est susceptible d’être en contact avec d’autre boïdés.

Prophylaxie
La mise en quarantaine de tout boïdé devant intégrer un élevage est la seule méthode de prophylaxie efficace contre l’IBD. Compte tenu de l’absence de certitudes concernant la durée d’incubation de cette maladie, la quarantaine doit théoriquement être observée pendant plusieurs mois (4 à 6 mois minimum).

Inclusions intra Cytoplasmiques éosinophiles dans cellules hépatiques